mercredi 17 décembre 2014

Citation du jour

“La vie? Un rien l'amène, un rien l'anime, un rien la mine, un rien l'emmène.”
― Raymond Queneau

lundi 1 décembre 2014

Voyages intérieurs #2

Le voyage continue et cette fois nous partons loin puisque L'enfant au bout de la plage de Linda Olsson prend place en Nouvelle Zélande.

Comme dans un autre livre que j'avais adoré, Les chaussures italiennes, le personnage principal a quitté l'agitation de la ville au profit d'une vie isolée. Il s'agit ici d'une cinquantenaire divorcée qui n'a jamais vraiment réussi à créer de lien avec le monde extérieur. Fatiguée de son ex-mari et de sa vie de médecin, elle choisit donc de tout quitter pour vivre au bord d'une plage néo-zélandaise.
Malgré sa forte volonté de rester seule et loin de la civilisation, la rencontre inopinée avec un petit garçon battu vient tout bouleverser et remettre en question.

C'est avec beaucoup de délicatesse et de sensibilité que l'auteur nous décrit le cheminement intellectuel de cette femme qui, peu à peu, se réconcilie avec sa propre histoire pour enfin réussir à s'ouvrir à "l'autre".

On y vit une belle réflexion sur ce qui mène certains à vouloir tout quitter d'un jour à l'autre. L'auteur nous montre bien aussi comment le passé resurgit toujours, et que vouloir le fuir est illusoire. C'est fin, doux, fluide... mais pas léger, au contraire.

Seule ombre au tableau, quelques épisodes sont peu tirés par les cheveux, ce qui m'a empêchée de me projeter tout à fait avec l’héroïne. Mais sinon c'est un livre que je recommande à tous ceux qui souhaiteraient se replonger dans le rythme des vacances et quitter un peu le temps pluvieux de l'hiver français ;)

lundi 14 juillet 2014

Aventures littéraires et voyages intérieurs

Ce n'est pas pour rien que j'ai nommé ce blog "aventures littéraires". Ce que l'on vit avec un livre peut être une expérience à part entière. On entre dans le quotidien de personnes totalement étrangères au départ, on se prend d'affection pour certaines d'entre elles, on en déteste d'autres. On vit avec elles des tranches de vie que l'on n'aurait pas pu vivre ailleurs. La fin est souvent un déchirement. Je parle des meilleurs livres bien sûr. Et dans ce registre, un de ceux que j'ai lus récemment vient directement se glisser en 2ème position de mon top des meilleurs livres de tous les temps : Belle du Seigneur, d'Albert Cohen.


Je me suis lancée dans cette aventure comme un défi. 1100 pages pour quelqu'un d'aussi impatient que moi... J'avais l'impression de me lancer dans un marathon en m'étant entraînée au 100m.
En plus, le ”début” (i.e. les 100 premières pages) ne fait rien pour aider et ressemble plutôt à une ligne de départ qui serait placée en pleine côte !
De grandes (très très grandes) descriptions, des pages entières retranscrivant le fil de pensées de l'héroïne, de l'action presque inexistante. Il faut s'accrocher.

Cependant il en fallait plus pour me décourager. Ce que j'aime le plus dans un livre, ce n'est pas tant l'histoire que la façon de la raconter. Et là, l'originalité du style m'intriguait, me surprenait, et me tenait définitivement en haleine. 

Petit à petit, j'ai pris le rythme du livre. Je me suis laissée bercer par les longues réflexions d'Ariane dans son bain et j'ai pris goût aux longues complaintes torturées de Solal (par ailleurs très instructives sur la psychologie masculine). Tout est si minutieusement décrit que, mieux que l'impression d'être avec eux, on a l'impression d'être eux. C'est franchement déroutant mais tellement incroyable en même temps.

Albert Cohen manie les mots si bien que j'avais parfois l'impression d'écouter de la musique. Tout est si bien accordé, si bien orchestré. Impossible de ne pas se laisser séduire.

J'avoue tout de même quelques moments de faiblesses lorsque certains soirs, fatiguée, j'ai sauté les pages de passages plus difficiles... Il faut dire qu'Albert Cohen ne nous ménage pas et nous entraîne parfois dans les tréfonds du mal-être du personnage principal. 

Quoiqu'il en soit, ce livre m'a touchée. Plus que cela, même. Il m'a fascinée. Je garde en mémoire des moments où l'émotion était si palpable que je ne pouvais plus avancer. Je relisais et relisais encore des paragraphes et je me disais : mais comment est-ce possible d'être assez génial pour écrire des choses pareilles ??

Bref.
Il y eût un avant. Et il y eût un après.

Dois-je encore vous convaincre de vous lancer dans l'aventure ?

PS : Pour en savoir plus sur le livre, l'histoire et l'auteur --> je vous laisse voir ça avec wikipédia !
PPS : Non je n'ai pas mis 6 mois à lire ce bouquin, je n'ai juste plus d'ordinateur pour écrire...

lundi 28 avril 2014

Trouvaille du jour !

Pour que vous n'ayez plus jamais d'excuse lorsque je vous demanderai si vous avez lu les Fleurs Bleues : réjouissez-vous, le PDF is online !!

http://www.yellobook.cm/admin/uploads/Les_Fleurs_Bleues_-_Raymond_Queneau.pdf

C'est gratos pour tout le monde, alors pourquoi s'en priver ?

A bientôt pour de nouvelles aventures ! (Je prépare un billet doublement chouette sur Belle du Seigneur + L'enfant au bout de la plage. Stay tuned !)


lundi 10 mars 2014

Les 500 livres

Je suis actuellement plongée dans Belle du Seigneur. Je me délecte de chaque mot, même s'ils sont nombreux : 1 100 pages, ça ne se lit pas en un soir (surtout pour la rêveuse que je suis). J'espère finir cette semaine ou la prochaine !

En attendant de vous faire un commentaire digne de ce nom, voici, pour ceux que ça intéresse, une liste de 500 livres qu'il-faut-avoir-lus-dans-sa-vie (merci à Delphine). Il s'agit d'une liste basée sur le vote d'internautes. Il y a donc de tout (et un peu de n'importe quoi). D'ailleurs le site d'où est tirée la liste admet que certains biais n'ont pas pu être évités, comme le vote multiple par des "petits malins" pour se faire de la publicité...

Dommage que je n'aie pas eu vent de cette enquête à l'époque, j'aurais voté en masse pour Queneau et Maupassant !

Pour le reste, cela donne une bonne idée du niveau de sa culture en matière de classiques. Et puis cela donne envie d'en lire pour augmenter son score.
J'en suis à 57, autant dire qu'il me reste encore pas mal de chemin à parcourir !

Et vous ?

(source : http://500-livres.com/index.html)

lundi 3 février 2014

Demain j'arrête... ou pas !


J'avais dit que je n'écrirais que pour les livres que j'aimais vraiment. Mais parfois, parler d'un bouquin qui nous a déçu, ça fait du bien aussi. Dommage pour M. Legardinier car c'est Demain j'arrête ! qui passe à la moulinette !


Pour commencer, le style "journal de Bridget Jones", ce n'est vraiment pas mon genre de littérature. Bon, passons, c'est un choix et au fond, Bridget, je l'aime bien. Au bout de quelques pages, je me laisse donc prendre au jeu, je m'y fais. C'est vrai que c'est plutôt marrant, au début...

Malheureusement, progressivement le livre sombre dans l'improbable, à la limite de la science fiction, avec une sorte d'héroïne agaçante a qui il arrive des choses / fait des choses qui n'ont absolument aucun sens. J'ai dû sauter des pages pour avancer. L'humour devient lourd, l'histoire perd toute sa crédibilité et la fraîcheur avec laquelle il commençait.

De même, l'histoire d'amour, touchante au départ, devient complètement mielleuse au point que même-moi, qui suis pourtant très fleur bleue (petit jeu de mot au passage), j'en ai eu vite assez. Tout est prévisible et en même temps il ne se passe absolument rien. On passe son temps à espérer un rebondissement. Rien.

Voilà pour mon petit avis. Si vous l'avez également lu, n'hésitez pas à me répondre, surtout si vous n'êtes pas d'accord. Le livre est un tel succès, j'imagine qu'il a de nombreux inconditionnels !

***

Sinon, rien à voir, mais pour ceux que ça intéresse je suis sur Goodreads !

dimanche 19 janvier 2014

Citation du jour

"Gilles comprit alors que chaque roman qu'il lirait l'aiderait à comprendre la vie, lui-même, les siens, les autres, le monde, le passé et le présent (...) et chaque évènement de sa vie lui permettrait de la même manière d'éclairer chacune de ses lectures."

En vieillissant les hommes pleurent, de Jean-Luc Seigle.

samedi 11 janvier 2014

Les joies de la lecture

La connaissance des mots, l'expression écrite et orale, l'orthographe... Rien n'est plus indispensable à mes yeux, pour être heureux, que de savoir bien s'exprimer : c'est à dire littéralement faire sortir de soi les émotions qui naissent en nous.
Je pourrais disserter des heures sur ce sujet, mais un simple livre vous en fera la démonstration : La tête en friche de Marie-Sabine Roger.



Depuis que j'ai décidé de n'écrire sur ce blog que pour les livres que j'aime vraiment, je suis entrée dans une phase de désert littéraire. J'ai eu beaucoup de mal à retrouver un coup de cœur, comme j'en avais eus pour Rosa Candida ou Les chaussures italiennes.
Heureusement La tête en friche me redonne de l'élan et l'envie de partager ce petit bijou.

Il s'agit d'un livre très simple, très accessible. Heureusement d'ailleurs, puisque son histoire tourne autour de l'accessibilité de la littérature !
Il s'agit de la rencontre improbable entre une sorte de brute épaisse illettrée, Germain, et une petite vieille puits de savoir. Et comme le hasard fait bien les choses, ces deux-là s'adoptent mutuellement et s'enrichissent de leurs différences (c'est beau !).
C'est beau, mais c'est pas gnangnan non plus. C'est savamment dosé entre la rugosité de l'un et la douceur de l'autre.

Ce qui m'a touchée, en plus, c'est le rôle primordial que joue cette personne âgée, seule au monde et presque aveugle, mais qui est encore pleine de vie et d'envies. Grâce à cela, elle apporte à Germain tout ce dont il a besoin pour être heureux. Ça donne une leçon, je trouve, sur la façon dont on peut contribuer à rendre le monde meilleur, sans avoir forcément à faire beaucoup.

Bref, un livre parfait donc pour un week-end paisible d'hiver !