lundi 10 décembre 2012

Les Derniers Jours de Stefan Zweig !

Cela faisait un moment que les affiches de cette pièce me narguaient dans le métro et j'avais vraiment envie de la voir. Ce que j'ai fait vendredi soir dernier !
Pour information, Les derniers jours de Stefan Zweig est adapté d'un roman de Laurent Seksik et se joue actuellement au Théâtre Antoine avec Patrick Timsit.

Je voulais voir cette pièce parce que je garde un très bon souvenir de Vingt-quatre heures de la vie d'une femme, une nouvelle écrite par Zweig.
J'avais été très étonnée que cette histoire soit racontée par un homme et que celui-ci la retranscrive si fidèlement, avec autant de sensibilité et de délicatesse.
J'avais donc été séduite, intriguée, puis j'avais un peu oublié cet auteur jusqu'à ce que cette pièce de théâtre me le rappelle à ma mémoire.

Le moins que l'on puisse dire est que j'ai été surprise de la vision très sombre de la vie et du pessimisme de Zweig que la pièce nous relate. Dans Vingt-quatre heures de la vie d'une femme, l'histoire n'est pas des plus heureuses mais le narrateur garde un style léger et s'attache à nous faire comprendre certains agissements plutôt que de juger. Il s'agit donc pour moi d'un ouvrage plutôt positif, surtout dans le contexte de l'époque (début du XXe siècle) où "l'honneur" de la femme était très important. Mais l'ouvrage a été écrit en 1922 donc bien avant que le nazisme vienne bouleverser la vie de l'écrivain.

Dans Les derniers jours de Stefan Zweig, au contraire, Zweig est un homme à bout de souffle, abattu et désorienté. Traumatisé par l'arrivée d'Hitler au pouvoir, étant lui-même juif autrichien, il s'exile dès 1934 en Grande-Bretagne puis part aux Etats-Unis et finalement s'installe au Brésil 1941. C'est donc d'une personne en fuite et ayant perdu toute foi en l'espèce humaine dont la pièce nous parle.
Une pièce très belle et intéressante donc, qui nous permet à la fois de mieux connaitre Zweig et de nous introduire dans le quotidien des exilés de la Seconde Guerre mondiale. Patrick Timsit est très convaincant. J'ai moins aimé Elsa Zylbestein, qui joue sa femme, mais c'est un point de vue personnel.
A voir, sauf si vous avez des tendances suicidaires.

Petit bonus du jour si vous vous ennuyez au bureau ou chez vous : vous pouvez lire l'e-book de Vingt-quatre heures de la vie d'une femme.


mardi 4 décembre 2012

Comme un ouragan...

Non ce n'est pas de la chanson de Stéphanie de Monaco dont je vais vous parler aujourd'hui, mais bien d'un livre : Ouragan de Laurent Gaudé.
Bon, autant vous prévenir, il s'agit d'un récit très sombre, apocalyptique même, décrivant l'arrivée d'un ouragan sur la Nouvelle-Orléans (une histoire pas complètement fictive, donc). J'aimerais vous donner envie de le lire, mais je crains de ne pas y arriver. En effet, ce n'est pas du tout un style auquel je suis habituée et j'ai du m'accrocher. Non pas à cause de la plume de l'écrivain, qui elle, est sublime, mais plutôt à cause du réalisme du tableau dépeint.

Il s'agit d'un petit livre (188 pages) constitué de douze chapitres. Ces chapitres retracent douze étapes de l'ouragan (depuis son "odeur lointaine" jusqu'à la description du chaos laissé derrière lui), et nous introduit au cœur de la vie de ceux qui n'ont pas pu fuir : une vieille femme noire au sale caractère, une jeune mère célibataire un peu paumée, son premier amour qui revient, des prisonniers évadés, et un curé "légèrement" schizophrène .. Chacun vit l'arrivée de cet ouragan à sa manière. Que ce soit une occasion d'amour ou de haine, de solidarité ou de crime, l’évènement affecte chacun des survivants jusqu'au plus profond de lui-même. C'est beau, c'est saisissant, c'est troublant de réalisme... Trop pour moi. Mais comme je n'ai trouvé que des critiques élogieuses sur cet ouvrage, il serait certainement mieux de vous laisser juger par vous-mêmes !

*** Extrait de la quatrième de couverture ***

"A La Nouvelle-Orléans, alors qu'une terrible tempête est annoncée, la plupart des habitants fuient la ville. Ceux qui n'ont pu partir devront subir la fureur du ciel. Rendue à sa violence primordiale, la nature se déchaîne et confronte chacun à sa vérité intime : 

que reste-t-il en effet d'un homme au milieu du chaos, quand tout repère social ou moral s'est dissous dans la peur ?" 



Voilà, je vous laisse sur cette question qui peut-être vous intriguera assez pour aller acheter le livre !